Sénégal : et maintenant, qu’est-ce qui attend Khalifa Sall ?

Accusé de détournement de fonds publics, le maire de Dakar est incarcéré depuis le 7 mars. Pour lui et ses sept co-accusés démarre une longue procédure judiciaire, à commencer par de nouveaux interrogatoires sur le fond par le juge d’instruction, à partir de ce jeudi.

La procédure ne fait que commencer pour Khalifa Sall. Accusé de détournement de deniers publics dans la gestion de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, pour un montant de 2,7 millions d’euros entre 2011 et 2015, le rival socialiste de Macky Sall a été placé sous mandat de dépôt à la prison de Rebeuss le 7 mars, en compagnie de quatre de ses co-accusés dans cette affaire : Mbaye Touré (le « DAF », directeur administratif et financier de la mairie), Yatma Diaw (le responsable de la division financière), Yaya Bodian (un agent de la division financière), et Amadou Moctar Diop (le chef du bureau budget).

Fatou Traoré, assistante de Mbaye Touré, elle aussi inculpée dans ce dossier, a quant à elle été incarcérée à la prison pour femmes, dans le quartier Liberté 6 de Dakar. Ibrahima Touré et Mamadou Oumar Bocoum, tous deux percepteurs municipaux, ont également été inculpés mais ont, eux, été laissés en liberté provisoire.

Interrogatoires sur le fonds

Tous sont à nouveau convoqués individuellement jeudi 16 et vendredi 17 mars par le juge Samba Sall. Le doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Dakar, en charge de l’enquête sur cette affaire, souhaite désormais les entendre sur le fond du dossier.

Yaya Bodian, Fatou Traoré, Ibrahima Touré et Mamadou Oumar Bocoum sont convoqués dans son bureau ce jeudi à partir de 9h. Khalifa Sall, Mbaye Touré, Yatma Diaw et Amadou Moctar Diop le seront vendredi, à partir de la même heure. « Ce planning pourrait toutefois être aménagé ou prendre du retard, en fonction de la durée des interrogatoires de chacun », explique une source judiciaire.

Demande de remise en liberté provisoire pour Khalifa Sall

Lors de l’interrogatoire sur le fond de leur client par le juge d’instruction, prévu vendredi 17 mars, les avocats de Khalifa Sall vont tenter d’obtenir sa remise en liberté provisoire. « Nous allons introduire une demande de remise en liberté provisoire, car sa mise sous mandat de dépôt n’est pas justifiée dans ce dossier », explique l’un d’entre eux, Me Koureyssi Ba. Mais, à en croire plusieurs proches du maire de Dakar, visiblement pessimistes, celle-ci n’aurait aucune chance d’aboutir.

Après ces interrogatoires sur le fond de Khalifa Sall et de ses co-accusés, le juge d’instruction procédera probablement à des confrontations et/ou à de nouvelles auditions de témoins. Une fois son instruction bouclée, deux scénarii principaux se dessinent : soit il rend une ordonnance de renvoi devant la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar, soit il rend une ordonnance de non-lieu.

Quoi qu’il en soit, même si l’instruction est rapide, la défense du maire de Dakar s’attend désormais à plusieurs semaines de procédure. « Elle pourrait être bouclée avant les législatives du 30 juillet. Mais Khalifa Sall lui-même s’est préparé à passer ces élections en prison », confie un de ses soutiens.

Jeune Afrique

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