Sénégal: Lutte contre l’excision et les mariages d’enfants , grâce au projet Johnson and Johnson

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Depuis huit mois, le projet Johnson and Johnson de Tostan qui a touché déjà plus de 54 communautés villageoises dans le département de Goudiry, est en train de faire reculer les barrières de l’excision et des mariages d’enfants. Malgré encore quelques contraintes socioculturelles, d’ailleurs persistantes par endroits, cette lutte a permis à plus de 1074 villages de la région de Tambacounda de déclarer publiquement leur abandon de ces pratiques.

Femmes et jeunes filles sont encore victimes de pratiques sociales néfastes telles que l’excision, les mariages forcés et les mariages d’enfants, l’exclusion pour des présomptions d’impuretés. La violence sous toutes ses formes sexuelle, morale, physique, économique et psychologique. Au Sénégal, les données informent que 33 %, soit une fille sur trois, sont touchés par les mariages d’enfants. Au Sénégal, 26 % des femmes de 15-49 ans ont déclaré être excisées par comparaison en 2005, cette proportion était de 28 %. Cette prévalence cache des disparités régionales. C’est dans les zones du Nord, du Sud et de l’Est que la proportion des filles âgées de moins de 15 ans est la plus importante avec des taux qui varient entre les régions : Kédougou (36 %), Matam (53 %), Sédhiou (51 %), Tambacounda (42 %) Kolda (46 %) et Ziguinchor (32 %).

Ces chiffres témoignent de l’ampleur du problème et expliquent combien cette pratique constitue un obstacle pour la santé de la jeune fille et une atteinte à ses droits. Pour le sous-préfet de Koulor, Amadou Goudiaby, qui a présidé l’atelier de partage sur les résultats des missions de sensibilisation et des activités de mobilisation sociale menées pour la promotion de l’abandon de l’excision et des mariages des enfants, la protection de l’enfance est une priorité élevée pour l’état du Sénégal. C’était en présence des autorités religieuses, associations de jeunes, de femmes, enseignants, « Badiénou gox », les journalistes et autres agents de mobilisation sociale dans la salle de délibération de l’hôtel de ville de Koulor. Le sous-préfet Goudiaby qui a magnifié les activités de Tostan, non sans avoir au préalable rappelé l’arsenal juridique du Sénégal en faveur de la protection des droits, surtout ceux des enfants et de la femme.

Harouna Sy, le coordonnateur Zone Centre-Est de Tostan, a révélé que le projet Johnson and Johnson est différent des autres approches jusqu’ici mises en œuvre par son ONG, dans la mesure où plus de temps (2 jours) est consacré à chaque village ciblé pour la sensibilisation. Malgré tout, M. Sy a reconnu que quelques foyers de résistance demeurent malheureusement encore, du fait du poids de certaines croyances mystiques ou magico-religieuses. Dans la région il y a eu 1.074 communautés qui ont déclaré publiquement leur abondons de ces pratiques. Ce sont 337 villages dans le département de Tambacounda, 294 dans le Koumpentoum, 297 au niveau de Goudiry et 58 villages dans le Bakel. Mais les bons points sont tout aussi nombreux car, « depuis l’intervention de Tostan dans notre zone géographique, les accouchements difficiles de jeunes filles, les cas de fistules ont pratiquement disparu du registre de nos consultations », a affirmé Mbaye Ndiaye, l’infirmier-chef de poste de Koulor. Le projet Johnson and Johnson de Tostan visait 54 communautés participantes devant, au final, elles aussi, opérer une déclaration publique d’abandon de ces pratiques plus que néfastes que sont l’excision et les mariages d’enfants. Des agents de mobilisation sociale sont outillés, plusieurs missions de mobilisation sociale, des réunions inter-villageoises tout comme un séminaire de partage effectués. Il s’ajoute à cette batterie d’activités, une caravane de sensibilisation tenue par les jeunes de Goudiry.

 

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