Robert Mugabe
« La réunion d’aujourd’hui avec le commandement militaire souligne l’importance pour notre nation de revenir à une situation normale pour que chacun puisse profiter d’un environnement de paix et de sécurité, et que la loi et l’ordre continuent comme avant. L’opération à laquelle j’ai fait allusion ne constituait pas une atteinte à l’ordre constitutionnel auquel nous sommes si attachés, ni une atteinte à mon autorité en tant que chef de l’Etat et de gouvernement. »
Jusqu’à ce moment précis du discours, on peut encore s’imaginer que Robert Mugabe peut annoncer sa démission ou non. Il dédouane l’armée pour son comportement. Mais à la fin, non seulement il ne parle pas de démission, mais lorsqu’il évoque le congrès de la Zanu-PF, il assure qu’il va le présider alors qu’il a été démis de ses fonctions. Il évoque même « des développements censés avoir été pris au nom du parti ». Pour José Brito, ex-ministre des Affaires étrangères de la République du Cap-Vert qui côtoie Robert Mugabe depuis longtemps, l’homme est en plein déni de réalité…
Mais d’autres observateurs pensent que Robert Mugabe sait bien ce qu’il fait, qu’il a intentionnellement écarté certaines parties de son discours. En tout cas, on le voit s’emmêler dans ses feuilles à la 7e minute : « Notre plus grande inquiétude… laissez-moi lire cela à nouveau… Je suis désolé. Notre grande inquiétude… », bafouille le vieux chef.
Son chef d’état-major, le général Chiwenga, l’homme qui l’avait mis en résidence surveillée, lui désigne une feuille. Et Robert Mugabe hoche la tête, sans pour autant obéir.