Berlin, Paris et Londres ont rappelé ce week-end leur attachement à l’accord international sur le nucléaire iranien sans commenter la menace de la Maison Blanche de s’en retirer.

Donald Trump n’a pas tué l’accord international sur le nucléaire iranien vendredi soir, mais il ne lui laisse peut-être plus que 120 jours à vivre. Après l’ultimatum qui leur a été lancé par Donald Trump, selon lequel ils devaient amender fortement l’ accord dit JCPOA de 2015 faute de quoi les Etats-Unis s’en retireraient, les principales capitales européennes se sont gardées de toute réaction excessive, samedi et dimanche. Marquant ainsi l’embarras de gouvernements très attachés au JCPOA (qui lève les sanctions internationales contre l’Iran en contrepartie d’un gel de son programme nucléaire) mais soucieux aussi de ne pas braquer l’imprévisible Maison Blanche.

Berlin et Londres, qui ont défendu vendredi soir l’accord nucléaire, ont précisé prudemment vouloir « discuter » avec leurs partenaires européens. Le président français, Emmanuel Macron, a simplement rappelé jeudi à son homologue américain, lors d’un entretien téléphonique, son attachement à l’accord. Attachement qu’il a réitéré samedi sans commenter directement la décision de Donald Trump.

Enjeu un accès immédiat aux sites nucléaires

Certes, en acceptant, pour la troisième fois, de prolonger la suspension des sanctions américaines contre Téhéran, Donald Trump n’a pas déclenché de crise géostratégique majeure. Mais il veut obtenir un accord avec les Européens pour « remédier aux terribles lacunes » de l’accord de 2015, sans se préoccuper de l’opinion de Téhéran.

La Maison Blanche veut un accès immédiat de tous les sites nucléaires iraniens aux inspecteurs internationaux, ce qui n’est prévu que graduellement par le JCPOA, ainsi qu’un gel indéfini, et non pas limité à 5 à 10 ans, des activités d’enrichissement d’uranium de Téhéran.

L’Iran a, sans surprise, affirmé samedi soir qu’il était impensable de changer un iota de l’accord JCPOA, signé après deux ans de négociations délicates. Téhéran, en représailles, menace de reprendre immédiatement ses activités d’enrichissement d’uranium, susceptibles de déboucher sur la production, à terme, d’armes nucléaires.

« C’est la dernière chance », a martelé Donald Trump. Moscou a mis en garde, samedi, Washington contre une « grave erreur de calcul ».