George Papadopoulos, ex-conseiller de Trump durant la campagne, a été mis en accusation et a plaidé coupable d’avoir menti au FBI. Dans le même temps, Paul Manafort, ex-directeur de campagne, a été mis en examen pour douze chefs d’inculpation et assigné à résidence. Ce sont les premières personnalités inculpées dans l’affaire de l’ingérence russe durant l’élection américaine de 2016.
Sont-ils les premiers d’une longue liste? Un ex-membre de l’équipe de campagne de Donald Trump, George Papadopoulos, a été mis en accusation et a plaidé coupable d’avoir menti aux enquêteurs du FBI, a annoncé lundi le procureur spécial chargé de l’enquête russe à Washington. Chargé des questions de politique étrangère, il a par ses fausses déclarations «entravé l’enquête en cours du FBI sur l’existence de liens ou de coordination éventuels entre des personnes associées à la campagne et le gouvernement russe pour interférer dans l’élection présidentielle de 2016», souligne l’acte d’accusation signé par le procureur Robert Mueller.
George Papadopoulos est accusé d’avoir menti sur les contacts qu’il entretenu à partir du mois de mars 2016 avec des intermédiaires du gouvernement russe. L’un de ces intermédiaires présenté comme «le professeur» a affirmé en avril 2016 à George Papadopoulos que les Russes détenaient de quoi «salir» la candidate Hillary Clinton sous la forme de «milliers d’emails», peut-on lire dans l’acte d’accusation. Il a alors tenté «à de multiples reprises» de mettre en contact la campagne de Donald Trump et des officiels russes et a travaillé à une possible rencontre entre Vladimir Poutine et le candidat républicain, qui n’a pas eu lieu.
La Maison-Blanche a réagi en indiquant que George Papadopoulos avait «un rôle extrêmement limité dans la campagne» et qu’il prodiguait ses conseils «bénévolement». Pour ce qui est des relations qu’il aurait entretenu avec des dirigeants russes, de tels actes étaient réalisés «de sa propre initiative», répond Washington.
L’ex-directeur de campagne de Trump mis en examen
Par ailleurs, l’ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort , et son associé Rick Gates ont été formellement inculpés lundi de complot contre les États-Unis. Ils sont également mis en examen pour onze autres chefs d’inculpation dans le cadre de l’enquête sur une possible ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016, a annoncé lundi le procureur spécial Robert Mueller.
L’acte d’inculpation de Paul Manafort, signé par Robert Mueller, ne suggère toutefois pas de collusion entre l’équipe du candidat républicain et les autorités russes qui aurait pu fausser l’élection présidentielle de 2016. Paul Manafort, en compagnie de son associé Richard Gates, fait l’objet de 12 chefs d’inculpation, parmi lesquels complot contre les Etats-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non déclarations de comptes détenus à l’étranger, a annoncé le porte-parole de Robert Mueller. Paul Manafort a été assigné à résidence par une juge fédérale, après avoir plaidé non coupable des accusations qui le visent.
Âgé de 68 ans, Paul Manafort a dirigé la campagne de Trump entre juin et août 2016. Il a démissionné après la publication d’articles affirmant qu’il avait eu des activités non déclarées de lobbyiste et consultant, notamment auprès de l’ancien président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch. Selon l’acte d’accusation, Gates et lui auraient dissimulé au fisc plus de 75 millions de dollars, en échange de leurs activités de conseil en Ukraine. Par des comptes offshore, Paul Manafort est accusé d’en avoir blanchi à lui seul 18 millions.
Dans un tweet, le président américain a assuré qu’il n’y avait «AUCUNE COLLUSION». «Désolé, mais c’était il y a des années, avant que Paul Manafort ne fasse partie de la campagne Trump», a-t-il encore écrit. «Pourquoi Hillary la crapule et les démocrates ne sont-ils pas visés?????», a-t-il ajouté. Dans un communiqué, la Maison-Blanche a par la suite précisé qu’il n’a «aucune intention» de remettre en cause le procureur spécial Robert Mueller.