Accusé de détournement : L’ancien directeur de l’OGP-Kindia fait des révélations

 

Sâa Samuel Millimono, ancien directeur de l’Office guinéen de publicité (OGP) de Kindia qui a quitté ses fonctions après près de 10 mois passés à la tête de l’agence, répond à ceux qui l’accusent d’avoir détourné des fonds de la structure. Dans cet entretien accordé à notre reporter, Sâa Samuel Millimono, qui semble être victime de « diffamation »,  lève plutôt un coin du voile sur la gestion de l’OGP. Entretien.

guineesynthese.com : Pourquoi vous avez démissionné de la direction de l’OGP de Kindia?

Sâa Samuel Millimono : Il faut commencer par souligner que j’ai été Directeur régional de l’OGP en février 2015, où j’ai travaillé jusqu’en octobre pratiquement de la même année. J’ai eu une autre opportunité professionnelle, ce qui a fait que j’ai quitté l’OGP de Kindia. Par rapport à cette démission, quand j’ai  eu cette opportunité, je me suis déplacé pour venir à Conakry à la Direction Générale, afin de rencontrer le directeur général. J’ai passé trois jours, mais avec beaucoup de préoccupations qui se trouvent au niveau de cette Direction, je n’ai pas pu rencontrer le directeur général pour pouvoir lui parler de cette nouvelle opportunité professionnelle. Donc, j’ai fait un écrit comme c’est l’administration, que j’ai introduit dans le circuit, mais qui n’est jamais arrivé au directeur général. Puisque j’avais signé un contrat avec lui. Donc, j’avais pris fonction à mon nouveau poste en novembre 2015 à Nzérékoré. Pratiquement deux mois, le directeur général m’a fait un écrit pour me signifier que je ne suis plus directeur régional pour motif d’abandon de poste. Et je n’avais jamais eu l’intention d’abandonner pourtant mon poste.

Je lui avais appelé au téléphone pour lui dire que je veux le rencontrer, mais je ne lui ai pas dit que je devrais partir, que j’ai eu une opportunité ailleurs. L’Office était toujours fonctionnel quand je quittais.  Et là il faut noter que j’étais le seul employé de l’Office guinéen de Publicité qui avait un contrat avec la Direction générale au sein de l’Agence régionale à Kindia. Tous les autres étaient stagiaires. Certains ont été envoyés par la Direction générale et d’autres que j’ai recrutés sur le terrain. En me référent d’abord à la direction  générale, j’avais recruté d’autres qui sont sur le terrain. Ils sont tous des stagiaires qui travaillaient avec moi. Mais puisque j’avais passé six mois avec eux donc, ils maîtrisaient le sujet plus ou moins. Avec l’aval de la direction générale, il y a certains qui assumaient certaines fonctions, qui auraient dû bénéficier  normalement d’un contrat. Comme j’avais un directeur commercial au niveau de la région, et en quittant je lui ai laissé toute la documentation au cas où je ne suis pas disponible, et que la direction voudrait disposer quelque chose, qu’il puisse assumer l’intérim en attendant que la décision de me remplacer vienne de Conakry. Je vous affirme que la direction a été toujours fonctionnelle quand je quittais.

Quelle est la différence entre stagiaires et agents ?    

Stagiaires et agents au niveau des badges, il y a eu une question de nécessité de service puisque, en tant que  directeur régional, je ne pouvais pas être sur le terrain à tout moment et à tous les lieux. Et il était mal vu que des stagiaires se pointent devant les clients pour faire quelconques réclamations au nom de l’agence, en tant que stagiaires. C’est dans cette optique que les stagiaires les plus anciens ont reçu des badges d’agence pour leur permettre de travailler et pour permettre qu’ils se représentent devant les clients. C’est ce qui fait la différence. Tous ceux qui ont travaillé avec moi, aucun d’eux n’a signé un contrat  en mon temps avec l’Office guinéen de Publication.

Parmi ces travailleurs certains disent que réellement, il y avait leur argent qui venait mais que vous aviez fait obstruction à ça. Vrai ou faux?

C’est purement de l’affabulation, puisque vous pouvez-vous enquérir des informations auprès de la Direction générale. Il n’y a jamais eu un franc qui est venu de la direction générale pour les travailleurs de la direction régionale. Bien au contraire, dès fois j’étais obligé de puiser dans ma propre poche pour permettre aux stagiaires de prendre leur déjeuner à midi, pour pouvoir les encourager, à continuer à persister sur la voie qu’ils ont choisie à l’OGP. Mon objectif était de travailler avec eux jusqu’à ce que chacun ait au moins un engagement officiel avec l’OGP. Mais aussi persister dans la recherche de l’emploi. Un franc n’est jamais venu de Conakry pour les travailleurs de Kindia. La seule personne qui était prise en charge, c’était le directeur et aucun n’autre travailleur.

Après six mois selon la loi guinéenne, pourquoi vous n’aviez pas signé un contrat avec les travailleurs qui étaient avec vous en tant que directeur régional?

Ceux que j’ai recrutés avec l’aval de la direction générale, il était question de faire un stage de trois mois. Quand ils venaient, on leur a précisés ça. Mais après les trois de mois de stage, les gens n’avaient rien d’autres à faire, ils ont souhaité rester sous forme de bénévoles. C’est comme ça que les gens sont restés, mais rien d’autre n’explique qu’il n’y ait pas eu signature  de contrat. Il faut noter que l’OGP à Kindia est un démembrement de la direction générale. Et la plupart des entreprises qui font de la publicité à Kindia ont leurs directions générales à Conakry. Nous avons procédé au recensement, à la facturation, mais la plupart des payements se faisait à partir de la Direction générale à Conakry. C’est le cas des banques, des compagnies pétrolières et des opérateurs de téléphonie. Les autres qui étaient des petits clients, dont le plus grand montant pouvait aller à 200.000 fg ou 300.000 fg, ces fonds  servaient soit à nous acquitter des frais de carburant du groupe électrogène, soit à payer le transport des agents pour aller sur le terrain, pour des activités.

On vous accuse de détournement, c’est ce qui aurait entrainé la fermeture de l’OGP pendant un bon moment. Qu’en dites-vous?

Quand j’apprends ça, je vous dirai tout d’abord qu’il n’y a pas de fonds à détourner, c’est la première des choses. Deuxièmement, les principaux payements ont tous lieu à partir de la Direction générale. Donc je ne percevais même pas un montant à détourner. En ce qui concerne la fermeture de l’agence, c’était lié au manque de payement du loyer, puisque le bâtiment qui abrite l’OGP, c’est une propriété privée. Donc un temps, on n’avait pas payé le loyer. Moi je n’étais plus là quand j’ai quitté, celui qui était en charge du bureau a décidé pour ne pas faire l’objet de harcèlement chaque fois par le propriétaire de la maison, qui estimait qu’on aurait  détourné l’argent du loyer qui devrait lui revenir. Donc, ils ont décidé de cesser de venir au bureau. Et on avait demandé aux travailleurs de rester à la maison.

Le propriétaire avait pensé un moment que moi j’avais détourné l’argent du loyer. Après tentatives, il a été mis en contact direct avec le directeur général. Finalement, il a été rétabli dans ses droits. Quelqu’un qui a détourné de l’argent, est-ce que je peux revenir pour venir saluer mes anciens travailleurs et le propriétaire du bâtiment. Il m’a rassuré qu’il a reçu son argent.

Quel est le montant réel qui entrait  par mois à l’OGP de Kindia?                         

Il n’y a pas un montant fixe qui entrait par mois puisque, les premiers mois, j’étais au recensement, ensuite il faut faire la facturation, suivie des factures puisque vous connaissez les Guinéens, quand il s’agit de s’acquitter de ses obligations. On ne tient pas en compte les sociétés qui ont payé à Conakry, mais il y a des mois où on peut enregistrer un million de recettes et d’autres 500.000 fg…on fait tous les rapports, qu’on  dépose à la direction générale.

Selon  certaines indiscrétions, Orange Guinée avait payé au moins une fois, plus de 20 millions de fg. Qu’en est-il réellement?

Ça ce n’était pas à Kindia. Si Orange Guinée avait payé un franc. Ce que je vais souligner, toutes les sociétés téléphoniques-là ont un contrat avec l’OGP par rapport à leurs publicités à l’intérieur du pays. Ils ont un montant fixe qu’ils payent à l’OGP à la direction générale, pour leur permettre d’exercer leur publicité à l’intérieur du pays. Aucune société téléphonique ne peut affirmer avoir effectué des payements à l’intérieur du pays. S’ils l’ont fait, ce n’est pas à Kindia, c’est à Conakry surement.

Votre dernier mot.

Ce que je veux dire, premièrement à l’OGP, mais particulièrement à son directeur Paul Moussa Diawara, les personnes qui disent qu’il nomme ses cousins, neveux à des postes de responsabilité, je ne démenti pas ça. Mais ce que je voudrais dire que s’il a nommé ses frères ou ses cousins, moi je ne sais pas ça, puisque j’ai connu Paul Moussa Diawara, il y a deux ans. Deuxième chose, je m’adresse à l’opinion nationale, pour dire que nous sommes des jeunes cadres qui sommes en train de construire chacun à sa manière sa carrière professionnelle. Je voudrais lancer un appel à tous les jeunes cadres qui ont une petite option de responsabilité, d’assumer ces responsabilités en toute sincérité, parce que l’homme  ce n’est pas seulement ce qu’il dit, mais ce qu’il fait.                         

Interview réalisée par Moussa Traoré

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