lDes députés iraniens ont brûlé mercredi matin un drapeau américain en papier et une copie de l’accord sur le nucléaire à la tribune du Parlement, en criant « mort à l’Amérique », au lendemain de l’abandon de ce pacte par les États-Unis.

Sur les images diffusés par plusieurs médias iraniens, on voit un député brandir un drapeau américain en papier et le brûler à la tribune du parlement.

Un autre député conservateur Mojtaba Zolnour le rejoint et met le feu à une copie de l’accord nucléaire. « Nous avons brûlé l’accord nucléaire », crie-t-il.

Plusieurs dizaines de députés les ont alors rejoints pour crier « mort à l’Amérique », selon les images diffusées par le site de la télévision d’État.

« Faites attention à ne pas brûler le parlement », a lancé son président, Ali Larijani, du haut du perchoir.

Les dirigeants iraniens ont condamné la décision mardi du président américain Donald Trump d’abandonner l’accord nucléaire et l’imposition des sanctions américaines dures qui avaient été suspendues dans le cadre du texte.

L’accord sur le nucléaire iranien a été conclu en juillet 2015 à Vienne entre Téhéran et le Groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne), avant l’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, vivement hostile au texte.

Par ce texte, l’Iran a accepté de limiter son programme nucléaire pour garantir son caractère pacifique, obtenant en contrepartie une levée progressive et partielle des sanctions internationales.

La Chine appelle à sauvegarder l’accord malgré Trump

La Chine a appelé mercredi à sauvegarder l’accord sur le nucléaire iranien, en dépit du retrait des Etats-Unis annoncé par le président Donald Trump, une décision que Pékin a dit « regretter ». Signataire de l’accord de 2015, la Chine « regrette la décision des Etats-Unis » et « appelle toutes les parties à agir de façon responsable en considérant le long terme et l’intérêt général », a martelé Geng Shuang, porte-parole de la diplomatie chinoise.

« Nous appelons toutes les parties à revenir dès que possible » au respect du texte, tandis que Pékin « poursuivra ses efforts pour préserver et appliquer l’accord », a-t-il insisté lors d’une conférence de presse.

La Chine « conservera une attitude objective, équitable et responsable, maintiendra le dialogue et la négociation avec toutes les parties », a promis M. Geng.

Le géant asiatique et l’Iran « maintiennent des relations économiques et commerciales normales. Tant que les obligations internationales ne sont pas violées (par Téhéran), la Chine poursuivra avec l’Iran une coopération concrète et transparente », a souligné le porte-parole.

L’accord sur le nucléaire iranien a contribué selon Pékin à garantir la stabilité du Moyen-Orient.

Donald Trump a prononcé mardi le rétablissement des sanctions contre la République islamique, qui avaient été levées en contrepartie de l’engagement pris par Téhéran de ne pas se doter de l’arme nucléaire. Ces sanctions pourraient également viser les investissements de pays tiers en Iran.

« Le gouvernement chinois s’oppose toujours aux sanctions unilatérales et à la soi-disant compétence juridique à longue distance que s’octroie quelque pays que ce soit sur la base de ses propres lois », a asséné le porte-parole chinois.

La décision du président américain a été vivement dénoncée par les Européens, qui se sont dits « déterminés à assurer la mise en oeuvre » de ce texte.

Les autres signataires de l’accord, dont Pékin, avaient défendu jusqu’au bout ce compromis qu’ils jugent « historique », soulignant que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a régulièrement certifié le respect par Téhéran des termes du texte censé garantir le caractère non militaire de son programme nucléaire.