Droits de l’homme en Egypte : Macron ne veut « pas donner de leçons » à Sissi

Le président de la République recevait mardi son homologue égyptien à l’Elysée.

Emmanuel Macron a affirmé mardi après-midi, lors d’un point presse, avoir évoqué la question des droits de l’homme avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qu’il recevait à l’Elysée. Mais pas question de donner des « leçons » à son homologue. « Je crois à la souveraineté des Etats », a expliqué le président de la République, interrogé par les journalistes à l’issue de son entretien avec Sissi. Expliquant qu’il n’accepterait des « leçons » d’« aucun dirigeant », il a expliqué ne pas vouloir en « donner » à son hôte.

« Il s’agit de ne pas donner des leçons hors de tout contexte » et « je suis conscient du contexte sécuritaire » auquel fait face le président égyptien, qui « a un défi, la stabilité de son pays » et « la lutte contre le fondamentalisme religieux », a déclaré le président français devant la presse. En avril dernier, Sissi a déclaré l’état d’urgence pour trois mois.

Mais « dans le contexte qui est le sien, la France défend les droits de l’homme comme des valeurs universelles qui ne souffrent d’aucun relativisme », a poursuivi le président français. Il a dit avoir évoqué avec le dirigeant égyptien des dossiers individuels de militants et journalistes égyptiens opprimés.

« Nous ne pratiquons pas la torture »

Plus tôt, Emmanuel Macron a été interpellé par des associations, comme Inter-LGBT qu lui a demandé de « ne pas rester silencieux » sur la « campagne d’arrestations massives » et les « viols et tortures » visant les LGBT en Egypte. L’ONG Reporters sans frontières a organisé mardi un rassemblement à Paris pour appeler à « sauver les journalistes Egyptiens », « aujourd’hui victimes d’une répression brutale de la part des autorités ».

Lors du point presse, Abdel Fattah al-Sissi, a affirmé que les Egyptiens sont « contre la violence et avec les droits de l’homme » et « ne (pratiquent) pas la torture ». « Faites attention avec le traitement de toutes les informations, il y a une organisation contre la société en Egypte, qui répand des idées qui ne sont pas réelles sur ce qu’il se passe en Egypte », a-t-il assuré.

Jusqu’à la fin de sa visite jeudi, Sissi va continuer à discuter de contrats économiques, notamment d’armement, même si aucune annonce d’envergure n’est attendue. Depuis 2015, l’Egypte en a conclus pour plus de six milliards d’euros, comprenant notamment 24 avions de combat Rafale, une frégate, deux porte-hélicoptères Mistral et des missiles.

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