En marge de la deuxième édition de la Conférence Internationale de l’Emergence de l’Afrique (CIEA) qui s’est tenue, ce mardi 28 mars 2017 en Côte d’Ivoire, le président de la République de Guinée et président en exercice de l’Union Africaine, Pr Alpha Condé n’a pas laissé passer les difficultés que endurent son pays depuis le temps colonial devant certains chefs d’Etats africains et des partenaires techniques et financiers.
« Concernant la Guinée pendant la période coloniale, la Guinée était devenue de toutes les colonies françaises celle qui avait le meilleur destin. Nous étions à la fois un scandale géologique et un scandale agricole. Lorsque la France a constaté qu’elle allait perdre la guerre avec l’Indochine. Ils ont décidé de faire de la Guinée un remplaçant pour fournir de riz à toute l’Afrique occidentale. Alors comment expliquer qu’avec tous ces avantages pendant la période coloniale, l’agriculture guinéenne dépassait l’agriculture ivoirienne. Nous exportions 200 mille Tonnes de bananes plus que la Côte d’Ivoire. Comment expliquez-vous aujourd’hui donc qu’avec tous ces avantages, la Guinée reste un des pays le moins développé », a déclaré le président en exercice de l’UA.
Selon le président guinéen : lorsque j’ai été élu en 2011, on n’avait même pas des relations avec des institutions internationales, « alors que les autres avaient des PPTE depuis des années. Nous (Guinée ndlr) on était au banc, mais l’inflation était à 21%. Lorsque j’ai été élu, j’ai demandé au Fonds Monétaire International de venir faire l’état des lieux. Quand, ils ont fait l’état des lieux, j’ai regretté d’être le président en Guinée quand j’ai vu les situations économiques », a martelé le patron de Sékhoutoureya.
Et de poursuivre, le président guinéen a rappelé qu’en 2010, le déficit budgétaire est de 12%, « le fonds Monétaire International m’a imposé de passer à 2% à une année. Et j’avais dit au peuple de Guinée que la Guinée était dans un trou donc, qu’il faut serrer la ceinture. Mais grâce à la mobilisation des peuples de Guinée et aux syndicats, nous avons pu obtenir les PPTE », a conclu le président Alpha Condé